De Cabrière François Marie-Anatole (1830 - 1921)
François Marie-Anatole de Cabrières est né en 1830 à Beaucaire dans une famille noble par son père et sa mère. Grand intellectuel, après des études à Paris au séminaire Saint-Sulpice, il revient à Nîmes pour enseigner au grand séminaire. Il est nommé évêque de Montpellier en 1873, ville qu'il ne quittera plus et où il mourra en 1921 ayant été élevé au rang de Cardinal en 1911.
Après avoir refusé la légion d'honneur en 1890, il l'accepte finalement en 1921.
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Monseigneur de Cabrières est connu pour ses idées monarchistes.
Véritable chef de file du courant légitimiste, il est de tous les combats contre la République malgré l'invitation du pape Léon XIII à se rallier à la République. « La République est essentiellement satanique » selon ses dires. Le lancement du journal l'Eclair dont il sera l'initiateur permet de réunir toutes les droites dans un courant conservateur légitimiste et catholique. Il célèbre personnellement la messe du 21 janvier en l'honneur du roi guillotiné et ne se mêle jamais aux commémorations du 14 juillet.
Il revendique d'être en communion d'idée avec « l'Action Française » à laquelle il ouvre l'accès à « l'Eclair »
Ami de Frédéric Mistral et du félibrige. Renée de Cabrières épouse de Frédéric d'Espéran est son arrière petite nièce. Ce couple a légué à la ville l' Hôtel particulier éponyme et son contenu pour en faire un musée.
Ses prises de position lui valurent à plusieurs reprises la suppression de son traitement d'évêque concordaire par la République.
Il est inhumé dans un magnifique tombeau à l'intérieur de la cathédrale et la rue qui longe la nef de cathédrale porte son nom.
Monseigneur de Cabrières et les établissements d'enseignement
Il fait ouvrir à Rondelet en 1874 « le Sacré Cœur » établissement d'enseignement secondaire où il installe les Jésuites. L'enseignement de qualité s'adresse à la bonne société catholique. La maison d'enseignement subira les contrecoups des déboires des Jésuites. Elle sera toujours soutenue par Monseigneur de Cabrières jusqu'à sa fermeture et vente à la ville en 1908. Il offre en 1917 aux Jésuites expulsés de Rondelet le collège Saint François Régis qui perdurera jusqu'en 1963.
Pour héberger les jeunes qui n'habitent pas Montpellier il fait ouvrir rue d'Alger un pensionnat.
Les jeunes filles ne sont pas oubliées et de grands établissements libres sont tenus par des religieuses.
Selon Monseigneur de Cabrières il faut des femmes instruites qui soient l'honneur de leur mari.
Un geste spectaculaire lors des manifestations viticoles de 1907.
L'évêque de Montpellier a fait ouvrir sa cathédrale et les églises de la ville pour héberger les manifestants venus en nombre des villages éloignés participer au meeting viticole du 9 juin 1907.
La presse décrit « l'ecclesia, la basilique des premiers âges, maison du peuple, abri pour tous ». Le Préfet a-t-il autorisé l'ouverture des écoles publiques et leur aménagement pour y loger les manifestants ? Ce fut un débat à l'assemblée Nationale entre Clémenceau et le député de la circonscription.
Monseigneur de Cabrières, par ses actions antirépublicaines durant son long pontificat, a marqué et figé la droite catholique et provoqué par réaction une union laïque des radicaux, libres-penseurs et francs-maçons pour contrer son influence.
Son action a largement dépassé les limites de son diocèse même si son ancrage méridional est fort.
A sa mort le nouveau prélat fut choisi plus ouvert aux idées modernes.
Bibliographie
Histoire de Montpellier sous la direction de Christian Amalvy et Rémy Pech Editions Privat 2015.
Le cardinal de Cabrières « Un siècle d'histoire de la France » Gérard Cholvy Editions du CERF 2007.
Publié dans Les personnages